La Zakat selon le Coran

La Zakat selon le Coran se définit comme un impôt divin que l’on doit prélever à la source sur tous nos revenus, qu’ils prennent la forme d’argent ou de biens, que ce soit un salaire, un héritage, un don, ou un butin de guerre. Le Coran confirme cette définition que je viens de vous donner de la Zakat, car il est dit que c’est en donnant de nos biens que Dieu nous purifie, ce qui correspond exactement au sens du mot “Zakat“, qui signifie étymologiquement “ce qui purifie le plus“.
Et, d’autres qui ont reconnu leurs torts, et qui ont mêlé les bonnes, comme les mauvaises œuvres, il se peut que Dieu accepte leur repentir… assurément, Dieu est Grand-Pardonneur, Miséricordieux. Prélève de leurs biens une aumône afin de purifier leurs corps et leur esprit par ce moyen, et prie pour eux, car ta prière leur procure de la sérénité … et, Dieu entend tout, et sait tout. S9:V102-103
Alors qu’en sera écarté le pieux, qui donne de ses biens pour se purifier. S92:V17-18
La meilleure façon de se purifier est donc de donner de ses propres biens en aumônes, c’est pourquoi la Zakat fonctionne comme une amône obligatoire à prélever sur tous les revenus qui nous parviennent, ceci, afin de nous purifier en permanence et de la meilleure des manières. Certains pensent que parce qu’ils paient déjà des impôts à l’État, cela les dispense de payer la Zakat, mais cela n’est pas vrai du tout, car nos impôts nous donnent juste le droit d’habiter dans tel ou tel pays, et de pouvoir profiter de toutes ses infrastructures, et de tous les services qu’il offre, comme l’éducation, la santé, la culture, le sport, la police, l’armée, etc. Et, même si une part de nos impôts sert aussi à aider les plus démunis, cela ne remplace en rien la Zakat, sachant que celle-ci est destinée à ceux pour qui les aides de l’Etat ne suffisent pas, et à ceux qui n’y ont tout simplement pas droit … et ils sont nombreux dans ce cas, comme les migrants, les sans-papiers, et ceux qui s’installent tout juste et dont la situation est encore précaire.
Le Coran nous confirme que la Zakat s’applique bien à toutes nos sources de revenu, en nous illustrant les différents cas de figures.
- L’héritage :
Et, lorsque les proches parents, les orphelins, les nécessiteux assistent au partage, offrez leur une part de l’héritage, et parlez-leur convenablement. S4:V8
- Le butin :
Et sachez que, de tout butin que vous avez ramassé, le cinquième appartient à Dieu, au messager, aux proches parents, aux orphelins, aux pauvres, et aux personnes [précaires] en transit, cela, si vous croyez en Dieu et en ce que Nous avons fait descendre sur notre serviteur, le jour du Discernement: le jour où les deux groupes s’étaient rencontrés, et Dieu est capable de toutes choses. S8:V41
- Tout ce qu’on perçoit de façon générale, que ce soit en argent ou sous forme de biens :
Sauf ceux qui accomplissent la Salat, et qui sont assidus à leur Salat, et chez qui il y a toujours dans leurs biens un droit déterminé, pour le mendiant et le déshérité; S70:V22-25
L’aumône, ou “Sadaqa” en arabe, désigne simplement l’acte de donner aux nécessiteux, alors que la Zakat désigne plutôt la part que l’on prélève sur tous nos revenus et qui nous servira à faire des aumônes. En résumé, la Zakat se met en œuvre au moyen de l’aumône ou de la “Sadaqa“, et s’adresse à tous les nécessiteux, à savoir à tous ceux qui sollicitent notre aide de façon générale, sans pour autant abuser. Notez que même si vous avez déjà dépensé sur les nécessiteux tout l’argent du mois que vous aviez prévu en Zakat, cela ne vous empêche pas — dans la mesure du possible — de continuer à donner au cas où on vous sollicite de nouveau.
Quant à celui qui te demande [de l’aide], ne le repousse pas. S93:V10
Celui qui donne au pauvre ne connaît pas la misère, mais ceux qui fuient son regard sont chargés de malédictions. Proverbes 28:27
Quant aux destinataires de la Zakat, il ne s’agit pas exclusivement des pauvres, et mais de tous ceux qui ont besoin d’aide de façon générale, et la priorité va aux parents, aux proches, aux orphelins, aux pauvres, et aux personnes précaires en transit.
Ils t’interrogent : « Sur qui dépenser ? » Dis : « Tout bien que vous dépensez, c’est [en priorité] pour les père et mère, les proches, les orphelins, les pauvres, et les personnes [précaires] en transit… et tout ce que vous faites de bien, Dieu le sait parfaitement ». S2:V215
Quant à la part qu’on doit donner en Zakat, il n’y a pas de taux fixé comme cela est le cas en islam, mais à chaque nouvelle entrée, chacun est libre de fixer, au cas par cas, la part de Zakat qu’il est disposé à prélever en fonction de sa situation du moment. De façon générale, Dieu nous recommande de donner le surplus, à savoir ce qu’on peut donner sans pour autant nous mettre en difficulté, et ce, après avoir placé de côté ce dont on avait besoin pour nos propres dépenses et économies.
Et, ils t’interrogent sur les boissons enivrantes et les jeux de hasard, dis : « Dans les deux, il y a un grand mal et quelques avantages pour les gens; mais dans les deux, leur mal est plus grand que leur bénéfice ». Et, ils t’interrogent: « Combien dépenser ? » Dis: « le surplus. » Ainsi, Dieu vous explique clairement ses versets… peut-être réfléchiriez-vous. S2:V219
La première grande différence comparée à la Zakat dans sa version islamique, est que la vraie Zakat selon le Coran doit être prélevée et donnée au fur et à mesure que de nouveaux revenus (argent, héritage, don, butin, bien quelconque) nous parviennent, et non pas en une seule fois à l’année comme le pratiquent les musulmans. Car, c’est toute l’année que les gens ont besoin d’aide, et dans la plupart des cas, la précarité de leur situation ne leur permet pas d’attendre. L’autre grande différence est au niveau du taux, qui n’est pas un taux fixe, mais qui peut varier d’une fois à l’autre selon ce qu’on est disposé à donner. Sachant que le mode actuel de calcul de la Zakat selon l’islam, conduit bien souvent à des sommes dérisoires comparées aux revenus de la plupart des musulmans et aux besoins des nécessiteux. Enfin, la dernière grande différence est au niveau des destinataires, qui sont en priorité les parents, les proches, les orphelins, les pauvres, et les personnes précaires en transit, et la Zakat n’a pas vocation par exemple à financer les mosquées comme c’est le cas avec les musulmans, ou à soutenir l’Eglise comme c’est le cas de l’aumône des chrétiens, ou à financer l’Etat d’Israël s’agissant des juifs.
Prélever systématiquement une part sur ses revenus pour faire des aumônes, c’est ce que le Coran appelle “accorder un prêt généreux à Dieu”. Pour le croyant bien guidé, c’est un acte tout à fait naturel que d’accepter de servir de relais à Dieu en mettant sa propre personne, de même que ses biens, au service de Dieu, étant donné qu’à la fois nos biens et nos personnes lui appartiennent en intégralité. Celui qui a l’intelligence de mettre ses biens et sa personne au service de Dieu investit dans une entreprise qui ne connaîtra jamais la faillite. En effet, dans une telle entreprise, il n’y a aucun perdant: celui qui donne, reçoit plus qu’il n’a donné, à la fois dans cette vie présente et encore plus dans l’au-delà, et obtient une guérison et un agrément de Dieu, celui qui reçoit se voit miraculeusement tiré d’affaire, et c’est là une opportunité pour lui de se tourner vers Dieu et de se sortir définitivement de la tourmente, et enfin, cela fait le bon plaisir de Dieu, qui aime plus que tout faire le bien, et par la même occasion voir ses serviteurs se rapprocher de Lui.
Si vous accordez à Dieu un prêt généreux, Il le multipliera pour vous et Il vous pardonnera… et Dieu est extrêmement Reconnaissant et Indulgent. S64:V17
Ceux qui récitent le Livre de Dieu, et qui accomplissent la Salat et qui dépensent de ce que Nous leur avons attribué, en secret comme en public, espèrent ainsi prendre part à un négoce qui ne s’épuisera jamais. Assurément, Il leur paiera leur plein salaire et leur accordera encore plus de ses faveurs… En effet, Il est Grand-Pardonneur, extrêmement reconnaissant. S35:V29-30
Ceux qui se mettent au service de Dieu, n’agissent pas pour eux-mêmes mais uniquement pour la cause de Dieu, et par conséquent, ne demandent jamais rien à personne, si ce n’est d’être reconnaissants envers Dieu. Et, il n’y a pas meilleur don de la part de Dieu que d’être de ceux qu’Il a choisi pour accomplir à travers eux son bienfait et pour propager sa lumière sur les autres.
Ils accomplissent leurs vœux et redoutent un jour dont le mal s’étendra partout, et offrent la nourriture, malgré eux, au pauvre, à l’orphelin et au prisonnier, [disant] : « C’est pour la Face de Dieu que nous vous nourrissons: nous ne voulons de vous ni contrepartie ni remerciement. Nous redoutons de la part de notre Seigneur, un jour de grand malheur et extrêmement difficile. » S76:V7-10