Traduction du Coran 28 (Sourate 18)

La Caverne
Sourate 18
18:1 Louange à Dieu qui a fait descendre sur son serviteur le Livre et qui n’y a introduit aucune tortuosité.
18:2 Un Livre d’une parfaite droiture, pour avertir d’une terrible réprobation de sa part et pour annoncer aux croyants qui accomplissent les bonnes œuvres qu’il y aura pour eux une très belle récompense,
18:3 dont ils disposeront pour l’éternité.
Le Livre de Dieu ne contient aucune tortuosité, dans le sens qu’il ne contient aucune règle qui va à l’encontre du bon sens, comme c’est le cas des fausses règles inventées par les hommes. Le Coran est un Livre d’une parfaite droiture, un Livre exemplaire en tous points, qui permet d’atteindre le comportement idéal dans tous les domaines.
18:4 Et aussi pour délivrer un lourd avertissement à ceux qui disent que Dieu s’est donné un fils.
Dieu compte bien châtier ceux qui disent que Jésus est son fils avant que l’Heure n’arrive. Ce mensonge odieux n’a que trop duré, et ceux qui s’y entêtent vont sans aucun doute en payer le prix lourd.
18:5 Ni eux ni leurs ancêtres n’en savent rien. C’est là une parole d’une extrême gravité qui sort de leurs bouches ! Ce qu’ils disent n’est que mensonge !
Les gens perpétuent sans le savoir ce mensonge odieux depuis près de 2000 ans, sans se douter que c’est là une parole très lourde de conséquences pour eux. Comment osent-ils dire une telle énormité sur Dieu, Lui qui se passe de toute la Création ? Comment Dieu pourrait-Il bien avoir un fils, Lui qui n’a pas de compagne, n’enfante pas, et n’a pas été enfanté ? Toute créature ne saurait se présenter devant Lui autrement qu’en tant que serviteur.
18:6 Sans doute, ton âme se consume-t-elle de désespoir, à leur courir après, du fait qu’ils ne croient pas en ce discours.
Il n’y a rien de plus désespérant que de vouloir convaincre celui qui s’accroche à un pur mensonge et qui refuse de reconnaître la vérité. C’est en effet extrêmement frustrant et pénible que de se trouver face à un mur, et de ne pas arriver à faire voir l’autre ce que l’on perçoit pourtant comme évident. Mais, il faut savoir l’accepter et se rappeler que Dieu Seul peut rendre la vue à l’aveugle. Car, si ces gens sont capables d’avoir une pensée aussi horrible concernant Dieu, c’est parce qu’ils sont avant tout de très grands injustes. Or, Dieu ne guide jamais les injustes. Il ne faut donc pas s’étonner qu’ils ne croient pas, car c’est en réalité Dieu qui ne veut pas d’eux.
18:7 Tout ce que Nous avons placé sur cette terre n’est que vaine parure, afin d’éprouver les hommes et déterminer qui d’entre eux accomplira la meilleure œuvre.
18:8 Et à la fin, Nous réduirons à néant tout ce qui est à sa surface.
Tout ce qui est sur cette terre n’est qu’apparence trompeuse et vaine parure, et n’est là que pour nous éprouver. Il ne faut donc pas accorder trop d’importance aux choses terrestres, qu’elles soient matérielles ou immatérielles, mais plutôt donner la priorité à ce qui nous permettra d’obtenir l’au-delà, à savoir les bonnes œuvres. Car à la fin, tout ce qui est sur la terre disparaîtra, et ne persisteront plus que nos œuvres.
18:9 Réalises-tu que les Gens de la Caverne ou de l’Épitaphe, ont représenté l’un de nos miracles les plus extraordinaires ?
Les Gens de la Caverne ont représenté l’un des miracles de Dieu les plus extraordinaires, car comme nous le verrons plus loin, ce miracle nous a montré de façon concrète que Dieu peut absolument tout faire. Les Gens de la Caverne sont aussi appelés les Gens de l’Épitaphe, en référence à l’épitaphe qui avait été placée à l’entrée de leur Caverne en leur mémoire.
18:10 Quand ces jeunes hommes prirent refuge dans la caverne et qu’ils dirent : « Seigneur, étend sur nous ta miséricorde et montre-nous la voie à suivre. »
18:11 Nous les endormîmes alors dans la caverne, de très longues années durant.
18:12 Puis, Nous les réveillâmes pour savoir qui des deux groupes saurait le mieux dire combien de temps ils sont restés.
À leur réveil, les Gens de la Caverne n’étaient pas d’accord quant à la durée qu’ils avaient passé à dormir, et deux théories émergèrent parmi eux. Les uns pensaient qu’ils s’étaient tout simplement assoupis une partie de la journée, tandis que les autres avaient la conviction qu’il s’était passé bien plus que cela.
18:13 Nous allons te raconter leur véritable histoire : C’était de jeunes hommes qui avaient foi en leur Seigneur et dont Nous accrûmes la guidée.
18:14 Nous affermîmes leurs cœurs, quand ils se dressèrent et déclarèrent : « Notre Seigneur est le Maître des cieux et de la Terre. Nous n’invoquerons aucun autre dieu en dehors de Lui, ça n’aurait pas de sens si nous le faisions.
18:15 Ces gens-là que sont notre peuple ont pris des idoles en dehors de Dieu. Si seulement ils pouvaient apporter une preuve évidente les concernant. Qui donc est plus injuste que celui qui forge un mensonge contre Dieu ? »
18:16 Et Nous leur inspirâmes la chose suivante : « Une fois que vous vous serez définitivement séparés d’eux et de ce qu’ils adorent en dehors de Dieu, prenez refuge dans la caverne, afin que votre Seigneur étende sa Miséricorde sur vous et opère un adoucissement à votre sort. »
L’histoire des Gens de la Caverne était déjà connue de tous bien avant la venue du prophète Muhammad, sous le nom des “Sept Dormants d’Ephèse”. Il existe de nombreuses versions de leur récit, mais c’est dans le Coran que l’on retrouve leur véritable histoire. C’étaient de jeunes hommes qui vivaient sous un roi qui avait imposé à son peuple le culte des idoles. Mais, eux ne voulaient adorer que leur Créateur, le Maître des cieux et de la terre, car ils savaient pertinemment que cela n’aurait pas de sens d’adorer ce qui ne peut ni leur nuire ni leur profiter. Le roi ayant appris cela, les convoqua pour en avoir le cœur net. Mais, Dieu affermit leur cœur en leur donnant le courage de lui tenir tête. Face à autant d’audace, et du fait qu’ils soient de noble naissance, le roi décida de les épargner pour un temps, en leur accordant un délai supplémentaire de réflexion. Ne voulant toujours pas céder, ces jeunes hommes prirent la décision radicale de fuir définitivement leur peuple, en prenant refuge dans une grotte située en dehors de la ville. Dieu leur inspira d’agir ainsi afin d’étendre sa miséricorde sur eux et pour les sauver du sort terrible que le roi leur réservait. Au bout de quelque temps, le roi finit malgré tout par découvrir leur cachette, et donna pour ordre de les emmurer vivants dans leur caverne. Mais, parmi les hommes du roi, il y avait un croyant qui gardait sa foi secrète, et ce dernier laissa une épitaphe à l’entrée de la caverne pour y signaler leur présence et expliquer pourquoi ils avaient été enfermés là, d’où ce nom qui leur a été donné des “Gens de l’Épitaphe ou de la Caverne”.
18:17 Et tu vois le soleil, à son lever, s’écarter de leur caverne par la droite, et à son coucher, s’en approcher par la gauche, tandis qu’eux étaient placés au centre de la caverne. Cela fait partie des miracles de Dieu ! Quiconque Dieu guide sera le bien-guidé, et quiconque Il égare, tu ne lui trouveras personne qui soit en mesure de le guider.
Le seul endroit au monde où le soleil observe un tel mouvement se trouve à l’intérieur du cercle polaire, où le soleil effectue une boucle entre son lever et son coucher, à savoir qu’il se couche au même endroit où il se lève. Est-ce une indication que cette grotte se trouve dans cette zone géographique ? Dieu seul le sait ! Ce qui est sûr en tout cas, c’est que la configuration de leur grotte représente un miracle de Dieu, tel que cela est mentionné dans ce verset. Cette sourate est pleine de mystères du début à la fin, et Dieu Seul en connaît la véritable interprétation. Il faut donc éviter de s’aventurer dans des suppositions trop hasardeuses, et s’en tenir à ce que Dieu veut bien nous en faire comprendre.
18:18 Et tu les croirais éveillés, alors qu’ils étaient en réalité endormis. Et Nous les faisions tourner, tantôt à droite tantôt à gauche, tandis que leur chien était couché sur ses pattes à l’entrée de la caverne. Si tu les avais aperçus, tu aurais certainement pris tes jambes à ton cou et tu aurais été rempli d’effroi à leur égard.
La seule chose “connue” qui se rapproche de ce qui est décrit dans ce verset est sans aucun doute ce que l’on pourrait appeler aujourd’hui des “zombies” ou des “morts-vivants”. Existent-ils vraiment ? Là aussi, Dieu Seul le sait. Car, comme cela est décrit, les Gens de la Caverne se déplaçaient dans leur caverne, tantôt à droite tantôt à gauche, laissant croire qu’ils étaient éveillés, alors qu’ils étaient en réalité endormis. Une telle vision remplirait certainement d’effroi n’importe quel homme.
18:19 ET c’est ainsi que Nous les renvoyâmes, afin qu’ils s’interrogent entre eux. L’un d’eux demanda : « Combien de temps sommes-nous restés ? » « Un jour, peut-être même moins », répondirent les uns. Tandis que les autres dirent : « Dieu Seul sait combien de temps nous sommes restés. Envoyons l’un d’entre nous en ville avec cette monnaie papier que voici, pour qu’il y cherche la nourriture la plus saine, et nous en rapporte de quoi constituer des réserves. Et qu’il opère en toute discrétion et prenne bien garde à n’alerter personne sur nous.
18:20 Car, s’ils venaient à nous mettre la main dessus, ils nous feraient certainement lapider ou nous forceraient à revenir dans leur culte, auquel cas, nous serions à jamais perdus. »
18:21 Et c’est ainsi que Nous fîmes qu’ils soient découverts, afin que leur peuple sache que la promesse de Dieu est vérité et qu’il n’y a point de doute concernant l’Heure. Et quand ces derniers se querellaient entre eux quant à la décision à prendre les concernant, les uns dirent : « Construisons sur leurs tombes un monument commémoratif. Dieu Seul sait ce qu’ils sont vraiment. ». Mais ceux qui l’emportèrent finalement dirent : « Nous allons construire sur eux une chapelle. »
18:22 Ils diront : « Ils étaient au nombre de trois, et quatre avec leur chien ». Tandis que d’autres diront : « Ils étaient au nombre de cinq, et six avec leur chien ». Cela, sur la base du pur hasard. Et d’autres diront encore : « Ils étaient au nombre de sept, et huit avec leur chien ». Dis : « Dieu Seul connait leur nombre exact. Et en réalité, très peu de gens connaissent la vérité à leur sujet ». Si tu es amené à t’exprimer sur eux, évite donc de trop rentrer dans les détails, et ne demande rien à personne les concernant.
18:23 Et ne dis jamais à propos d’une chose : « Je ferai cela demain. »
18:24 Sans ajouter après : « S’il plait à Dieu ». Et invoque ton Seigneur si jamais tu venais à l’oublier, et dis : « J’aspire à ce que mon Seigneur me guide, afin que mon comportement soit le plus proche possible de ce qui est convenable. »
18:25 En réalité, ils sont restés dans leur caverne pendant trois cent ans, auxquels il faut ajouter neuf années de plus.
18:26 Dis : « Dieu Seul sait combien de temps ils y sont restés. Il connaît tous les mystères des cieux et de la terre. Je ne vois et je n’entends que par Lui ! Nul n’a de protecteur en dehors de Lui, et Il ne partage son pouvoir avec personne. »
Dieu a plongé les Gens de la Caverne dans un profond sommeil, semblable à la mort, pendant près de 300 ans, et à leur réveil, ces derniers avaient la sensation de n’avoir dormi qu’une seule journée. C’est exactement ce que Dieu nous décrit dans d’autres versets au sujet de la mort, à savoir qu’une fois ressuscité, l’on aura l’impression de n’être resté dans notre tombe qu’à peine une journée. Cette histoire est donc la preuve vivante que la promesse de Dieu de l’au-delà est bel et bien réelle. N’étant pas conscients qu’ils avaient dormi aussi longtemps, les Gens de la Caverne pensaient à leur réveil que les hommes du roi étaient encore à leur recherche, d’où le fait qu’ils ne voulaient envoyer qu’un seul d’entre eux en ville, afin d’agir avec la plus grande discrétion et d’éveiller le moins de soupçons possibles. Le culte aux idoles qui était alors en vigueur imposait d’effectuer un rite particulier sur la plupart des aliments en l’honneur des idoles, ce qui explique pourquoi ces derniers avaient le plus grand mal à trouver une nourriture qui soit licite pour eux, sachant que tout ce qui est voué aux idoles n’est que souillure et ne peut donc être consommé par eux. Mais, rien ne se passa comme ils l’avaient prévu, et au moment de payer leurs provisions, les gens remarquèrent que leur argent n’était plus en usage depuis très longtemps et portait le nom du roi qui avait régné sur eux il y a de cela plusieurs siècles. S’en suivit alors un interrogatoire, et on finit par découvrir qu’il s’agissait en fait des mêmes jeunes hommes qui avaient été enfermés dans la caverne il y a de cela 300 ans, la plaque commémorative à l’entrée de leur caverne en témoignant. Dieu voulut ainsi qu’ils soient découverts afin que leur peuple n’ait plus aucun doute au sujet de l’Heure, et pour qu’il sache que la promesse de Dieu est vérité. Cette histoire était bien connue des contemporains du prophète Muhammad, et on disait déjà sur eux tout et n’importe quoi. Mais, la vérité les concernant, très peu de gens la connaissent vraiment, c’est pourquoi, Dieu commande de ne pas trop entrer dans les détails quand on parle d’eux, et de ne rien demander à personne les concernant. Cette histoire nous montre aussi que nul ne sait quand la mort va le frapper, il ne faut donc jamais prévoir une chose dans le futur sans ajouter après : « s’il plait à Dieu », car Dieu Seul sait ce que l’avenir nous réserve. Dieu nous révèle que les Gens de la Caverne sont restés endormis pendant 300 ans, auxquels il faut ajouter 9 années de plus, ce qui semble indiquer que cela s’est fait en deux temps. Un scénario possible serait qu’ils se soient initialement endormis pendant 300 ans, puis que Dieu les a éveillés afin qu’ils s’interrogent entre eux et pour que les habitants de leur ville puissent mettre la main sur eux. Puis, une fois découverts, Dieu les a réintégrés dans leur caverne et les a replongés à nouveau dans cet état intermédiaire entre la vie et la mort pendant encore 9 années de plus, pour que les gens puissent être témoins de ce grand miracle, puis Dieu les a ensuite fait mourir. Une fois morts, les gens étaient divisés à leur sujet : les uns voulaient ériger sur leurs tombes un monument commémoratif, tandis que les autres voulaient construire sur eux une chapelle, afin que leur souvenir rappelle à jamais aux hommes la Toute-Puissance de Dieu et la réalité de l’Heure. Et Dieu a fait en sorte que ce soient ces derniers qui l’emportent finalement.
18:27 Et récite ce qui t’a été révélé du Livre de ton Seigneur. Sa Parole est immuable. Et tu ne trouveras aucun refuge en dehors de Lui.
Le Diable cherche par tous les moyens à altérer la Parole Divine, mais celle-ci demeure inchangée à travers les siècles. Ceux qui suivent la Parole de Dieu ne peuvent en aucun cas s’égarer, tandis que ceux qui suivent autre que sa Parole, ne peuvent que s’égarer, et ils sont très nombreux à le faire. En dehors de Dieu, il n’y a aucun refuge, c’est donc vers Dieu que les gens doivent migrer.
18:28 Et fais preuve de patience envers ceux qui prient leur Seigneur matin et soir, désireux de sa Face. Et ne détache pas ton regard d’eux, convoitant la parure de cette vie ici-bas. Et n’obéis pas à celui dont Nous avons rendu le cœur indifférent à notre rappel, qui poursuit ses passions, et dont la vie n’est qu’excès et futilités.
Dieu commande à son messager, de même qu’au reste des croyants, d’éviter de côtoyer de trop près les égarés, à savoir ceux que Dieu a rendu indifférents à son rappel, qui ne font que poursuivre leurs passions, et dont la vie n’est qu’excès et futilités, au risque de devenir comme eux. Les égarés appellent à l’égarement et nous poussent à aimer ce monde, tandis que les croyants, eux, appellent à la voie du salut et nous font préférer l’au-delà.
18:29 Et dis : « La vérité émane de votre Seigneur ». Alors quiconque le désire, qu’il croit, et quiconque le désire, qu’il s’abstienne de croire. Nous avons préparé pour les injustes un Feu dont les flammes les cerneront de toutes parts. Et quand ils demanderont à boire, ils seront abreuvés d’une eau qui brûlera leurs visages, tel du métal en fusion. Quel détestable breuvage et quel horrible lieu de repos !
Dieu amène la vérité à chaque individu, et libre à chacun de croire ou de ne pas croire. La vérité, elle, ne se discute pas : celui qui y croit sera le premier bénéficiaire, tandis que celui qui la conteste sera le premier perdant. Dieu a préparé pour les injustes qui rejettent la vérité un Feu dont les flammes les cerneront de toutes parts : à gauche, à droite, en haut, en bas, partout où ils se tourneront, ils ne verront que des flammes. Et quand ils demanderont un répit, leur seul répit sera de boire un breuvage qui brûlera leur visage et leurs entrailles, tel du métal en fusion. Quel triste sort qui les attend et quel horrible lieu de repos que représente l’Enfer !
18:30 Ceux qui ont cru et qui ont accompli les bonnes œuvres, ceux-là, Nous ne négligerons aucune de leurs bonnes œuvres.
18:31 Ils auront des jardins d’Eden sous lesquels coulent les ruisseaux, où ils seront parés de bijoux en or et porteront des vêtements verts de soie fine et de brocart, accoudés sur des divans. Quelle merveilleuse récompense et quel excellent lieu de repos !
18:32 Et donne leur comme parabole deux hommes : À l’un d’eux, Nous avons octroyé deux vergers, que Nous avons entourés de palmiers. Et entre les deux, Nous y avons mis un champ de cultures.
18:33 Chacun des deux vergers donnait ses fruits en toutes saisons, sans jamais faire défaut. Et Nous avons aussi fait jaillir en leur sein un ruisseau.
18:34 Et alors qu’il récoltait ses fruits, ce dernier dit à son compagnon pendant qu’il conversait avec lui : « J’ai plus de richesses que toi et ma famille est plus nombreuse que la tienne. »
18:35 Il pénétra ainsi dans son verger coupable vis à vis de lui-même et dit : « Je ne pense pas que ce verger puisse jamais cesser de produire.
18:36 Et je ne crois pas en la venue de l’Heure. Et si toutefois, je devais retourner auprès de mon Seigneur, je suis certain d’y trouver mieux que ce que j’ai là. »
18:37 Et son compagnon de le rappeler à l’ordre : « As-tu cessé de croire en Celui qui t’a créé à partir de terre, puis à partir d’une cellule, puis qui t’a façonné pour faire de toi un homme ?
18:38 En ce qui me concerne, Dieu est mon Seul et Unique Maître, et je ne prendrai en dehors de Lui aucun associé.
18:39 Si seulement au moment où tu avais pénétré dans ton verger, tu avais plutôt dit : « Je ne dois cela qu’à Dieu ! Il n’y a de puissance que par Lui ! », en voyant que j’étais moins bien loti que toi en termes de richesses et de progénitures.
18:40 Il se peut que mon Seigneur me donne bien mieux que ton verger, et qu’Il envoie sur ce dernier une quelconque calamité du ciel, et que le lendemain, il ne soit plus qu’un terrain boueux.
18:41 Ou bien que son eau ne se tarisse, sans que tu ne puisses rien faire pour y remédier.
18:42 Et sa récolte fut effectivement détruite. Il se mit alors à se retourner les mains à cause de ce qu’il y avait perdu, voyant que celui-ci était totalement dévasté, et de regretter : « Si seulement je n’avais pris aucun associé en dehors de Dieu ! »
18:43 Et il ne put compter sur aucun groupe pour lui venir en aide contre la punition de Dieu, ni ne put se venir en aide à lui-même.
18:44 De toute évidence, le Seul qui soit vraiment en capacité de protéger, c’est Dieu. C’est également Lui qui détient la meilleure récompense et qui accorde la meilleure fin.
Cette parabole montre les deux catégories d’hommes qui existent sur cette terre : Ceux qui sont reconnaissants envers Dieu et qui ne prennent aucun associé en dehors de Lui, et ceux qui sont des traîtres ingrats, et qui Lui prennent des associés. On parle là d’associés dans le sens général du terme, à savoir de prendre des guides, des maîtres, des intermédiaires, des protecteurs, autres que Dieu, que ce soient des djinns ou des hommes. Comme cela est relaté dans cette parabole, Dieu comble les hommes sans compter, leur offrant sécurité, richesses, et enfants, jusqu’à ce qu’ils finissent par en croire que tout cela leur est dû. Au lieu d’être reconnaissants envers Dieu, ils attribuent cela à leur propre mérite et n’hésitent pas à prendre des associés en dehors de Lui. Plus le temps passe, plus ils s’enfoncent dans leur injustice, persuadés que cela ne s’arrêta jamais pour eux, allant jusqu’à croire que ce monde ne prendra jamais fin. Leur optimisme insensé est tel qu’ils s’imaginent que si toutefois ils devaient un jour retourner auprès de Dieu, ça sera certainement pour obtenir mieux que ce qu’ils ont sur cette terre. Voilà ce que l’on appelle l’égarement très lointain. Ceux qui agissent et pensent de la sorte peuvent s’attendre à vivre le plus violent des revirements de situation, à l’image de cet homme qui est mentionné dans cette parabole. Car, comme lui, ils vont tout perdre du jour au lendemain, et comme lui, tous les plans qu’ils avaient élaborés en cas de coup dur tomberont à l’eau, et tous ceux sur qui ils comptaient en dehors de Dieu ne pourront rien faire pour les aider. En effet, le Seul qui soit vraiment en capacité de protéger, c’est Dieu, et il n’y a que ceux qui ne misent que sur Lui pour prétendre à la vraie sécurité, à la meilleure des récompenses, et à la bonne fin.
18:45 Et propose leur aussi cette métaphore de la vie ici-bas : Celle-ci est semblable à une eau que Nous avons fait descendre du ciel, à laquelle vient se mélanger la végétation de la terre, végétation qui finit par s’assécher et être emportée par le vent. Et Dieu a le pouvoir de tout faire.
Cette métaphore nous montre que la vie terrestre n’est clairement pas faite pour durer, mais se veut par définition éphémère. À peine naissons-nous que nous sommes déjà condamné à mourir, et que le compte-à-rebours est déclenché contre nous. Il ne faut donc surtout pas se tromper, et confondre cette vie terrestre avec la vraie vie éternelle, qui elle se trouve dans l’au-delà auprès de Dieu. Tout ce qui est à la surface de la terre est voué à devenir poussière, car telle est la volonté de Dieu, et si Dieu en avait voulu autrement, les choses seraient alors différentes.
18:46 Les biens matériels et les enfants sont la parure de cette vie ici-bas, mais ne demeurent en fin de compte que les bonnes œuvres. Celles-ci permettent d’obtenir une bien meilleure récompense auprès de ton Seigneur et offrent un bien meilleur espoir.
18:47 Le Jour où Nous mettrons les montagnes en marche et que tu verras la terre totalement nivelée, Nous les rassemblerons sans en omettre un seul.
18:48 Ils seront alors présentés devant ton Seigneur en rangs : « Vous voilà venus à Nous comme la première fois que Nous vous avions créés. Vous prétendiez pourtant que Nous ne vous avions pas fixé de rendez-vous. »
18:49 Et on déposera le livre de chacun, et tu verras les criminels saisis de terreur par ce qu’il renferme sur eux. Ils s’écrieront alors : « Malédiction sur nous ! Qu’est-ce donc que ce Livre qui ne laisse rien passer ? Du plus petit péché au plus grand, absolument rien n’y échappe ! » Et ils y trouveront présent l’ensemble de leurs œuvres. Et ton Seigneur ne saurait être injuste envers personne.
Ce qui est décrit dans ces versets se produira assurément, aussi vrai que nous existons aujourd’hui. Ceux qui continuent de résister à Dieu ne font que retarder l’échéance pour eux, car ils ne sauraient manquer ce rendez-vous qui leur a été fixé. Le jour où ils seront présentés devant Dieu en rangs, comme la première fois où ils les a créés, ils devront alors faire face à l’ensemble de leurs œuvres, de plus petit péché au plus grand, tout y sera répertorié, ce qui les terrorisera au plus haut point, car ils savent pertinemment les criminels qu’ils sont. Dieu, Lui, ne saurait être injuste envers ses serviteurs, et chacun ne recevra en fin de compte que le résultat de ses propres œuvres.
18:50 Et quand Nous dîmes aux anges : « Prosternez-vous devant Adam. » Ils se prosternèrent alors tous, excepté Iblis, qui faisant partie des djinns, refusa injustement d’obéir à l’ordre de son Seigneur. Allez-vous donc le prendre lui et sa descendance pour alliés au lieu de Moi, alors qu’ils sont vos pires ennemis ? Ce serait là un très mauvais échange pour les injustes !
Dans le Coran, Dieu ne mentionne que la création de deux espèces : celle des djinns et celle des hommes, et jamais il n’est question de la création des anges à proprement parler. Cela montre que les anges ne sont à l’origine rien d’autres que des djinns. Ceux qui sont demeurés soumis à Dieu ont été appelés “anges”, tandis que ceux qui se sont rebellés contre Lui, à savoir la descendance d’Iblis uniquement, ont été appelés “diables”. Cela dit, tous les djinns qui descendent d’Iblis ne sont pas forcément tous des diables, et il y en a parmi eux qui ont choisi de demeurer fidèles à Dieu, comme cela est mentionné dans la sourate qui leur est consacrée, la sourate 72, Les djinns. Mais, les djinns qui siègent au Ciel auprès de Dieu, c’est à dire les anges, sont très différents de tous les autres en termes de pureté, de puissance, de savoir, et de sagesse. Ce qu’il faut aussi bien savoir, c’est que tous les djinns qui cherchent à créer un lien avec les hommes sont des diables, de même tous les hommes qui cherchent à entrer en contact avec les djinns. Si un djinn se manifeste à vous en vous disant qu’il vient de la part Dieu, sachez qu’il est un diable et qu’il ne fait que mentir. Quoi qu’ils vous disent, ne les croyez donc jamais, car même si les diables peuvent parfois dire la vérité, c’est uniquement pour mieux égarer les gens par la suite. Iblis refusa injustement d’obéir à l’ordre de Dieu, car faisant partie des djinns, il se considérait comme supérieur aux hommes, lui qui est pur esprit. Sachant que le Diable et sa descendance sont nos pires ennemis et les ennemis de Dieu, ceux qui les prennent malgré tout pour alliés à la place de Dieu commettent la plus grande des injustices, et il n’y a pas pire échange qu’ils puissent faire.
18:51 Je ne les ai pas fait assister à la création des cieux et de la terre, ni même à leur propre création. Et jamais Je ne prendrai pour aides ceux qui ne sont là que pour égarer.
Les diables parmi les djinns, parmi leurs nombreux mensonges, disent qu’ils ont été témoins de la création des cieux et de la terre, et prétendent tout connaître comme Dieu. Mais, en réalité, il n’y ont jamais assisté et ne savent même pas comment ils ont été eux-mêmes créés. Ces entités diaboliques qui se prennent pour des dieux, des anges, des intermédiaires, ne sont donc pas plus avancées que nous, et elles n’opèrent pas pour le compte de Dieu comme elles le prétendent dans la plupart des cas, car Dieu ne prendrait jamais pour aides ceux qui ne sont là que pour égarer.
18:52 Et le jour viendra où Il dira : « Appelez ceux que vous prétendiez être mes associés ». Ils les appelleront, mais ces derniers ne leur répondront pas. Car, Nous aurons placé entre eux un labyrinthe de perdition.
Ceux qui invoquent les entités sont persuadés que les liens qui les unissent sont indestructibles. Tout au long de leur vie, ils ont invoqué ces entités, pensant qu’elles étaient des intermédiaires entre eux et Dieu. Ils demeurent pour l’instant persuadés que celles-ci pourront continuer à leur servir de guides et de protecteurs même par-delà la mort. Mais, au jour du Jugement Dernier, ils les appelleront comme ils en avaient l’habitude, mais celles-ci ne leur répondront pas. Car, Dieu aura placé entre eux un labyrinthe de perdition, brouillant ainsi toutes leurs communications, et c’en sera alors fini de leur collaboration.
18:53 Et les criminels verront le Feu, et ils acquerront alors la certitude qu’ils y entreront et qu’ils n’y trouveront aucune échappatoire.
Aujourd’hui, les criminels se bercent d’illusions en se disant que dans le pire des cas, ils trouveront bien un moyen d’échapper au Feu. Mais, au jour du Jugement Dernier, ils acquerront la certitude qu’ils y entreront et ils ne trouveront aucun moyen d’y échapper. Ce sera alors la fin de leurs illusions, et il ne restera plus pour eux que des regrets pour l’éternité. Il n’y a pas le moindre doute que c’est ainsi que les choses vont se terminer pour eux, mais en véritables criminels qu’ils sont, tant qu’ils le peuvent, ils persistent dans leur fuite en avant et leur grand déni.
18:54 Et Nous avons cité dans ce Coran toutes sortes d’exemples, mais l’Homme est sans aucun doute, parmi toutes les créatures, le plus acharné des disputeurs.
L’Homme a été créé par nature avec le souci du détail et la volonté de pousser sa réflexion à l’infini. Il a du mal à reconnaître ses propres limites et à savoir où est sa place par rapport à Dieu. Mais, celui qui est soumis à Dieu, lui, est conscient de ses limitations et a l’intelligence de reconnaître la supériorité de Dieu sur lui. Ce Coran est largement suffisant comme preuve pour celui qui est enclin à se soumettre et à croire. En revanche, rien ne sera jamais suffisant pour celui qui a l’esprit retors et qui se plaît dans la contradiction.
18:55 Et qu’est-ce qui empêche les gens de croire quand la guidée leur parvient, et d’implorer le pardon de leur Seigneur, si ce n’est qu’ils veulent subir le même sort que les générations du passé ou qu’ils attendent de se retrouver nez à nez avec le châtiment ?
Malheureusement pour eux, la plupart des gens ont tendance à dépasser les limites et à tirer la corde jusqu’au bout. En effet, ce n’est que quand le châtiment de Dieu tombe sur eux, sous forme individuelle ou collective, qu’ils sont enfin enclins à croire et à se soumettre. Ne retiennent-ils donc pas les leçons du passé ?
18:56 Et Nous n’envoyons les messagers qu’en guise d’annonciateurs de la bonne nouvelle et d’avertisseurs. Tandis que ceux qui refusent de croire argumentent avec de faux arguments pour réfuter la vérité, et prennent mes versets et l’avertissement qui leur est donné en dérision.
18:57 Qui donc est plus injuste que celui qui est rappelé aux versets de son Seigneur, et qui les balaie d’un revers de bras, oubliant ce que ses deux mains ont fait ? Nous avons placé sur leurs cœurs un voile épais de sorte qu’ils ne puissent pas le comprendre, et Nous avons mis une surdité dans leurs oreilles. Par conséquent, tu auras beau les inviter à suivre la voie, ils ne la suivront de toute façon jamais.
18:58 Ton Seigneur est le Grand-Pardonneur, Détenteur d’une immense Miséricorde. S’Il leur tenait vraiment rigueur pour leurs actes, Il hâterait alors le châtiment pour eux. Mais, Il leur réserve à la place un rendez-vous, contre lequel ils ne trouveront aucun refuge.
Ceux qui refusent de croire se basent sur le faux pour rejeter la vérité. Ce qu’ils pensent être la vérité est mensonge, et inversement, c’est pourquoi, ils ne risqueront jamais de voir la lumière. On les reconnaît aisément : Ce sont ceux qui prennent les versets de Dieu et son avertissement en dérision. Il n’y a pas plus injuste que celui qui est rappelé aux versets de Dieu et qui les balaie d’un revers de bras, sans même être conscient de ses propres péchés. Ceux-là, Dieu les a rendus sourds à son appel et a fait qu’ils soient incapables de comprendre le Coran. Par conséquent, c’est peine perdu de les appeler à suivre la voie, car dans tous les cas, ils ne la suivront jamais. Malgré tout, Dieu est le Grand-Pardonneur, Détenteur d’une immense Miséricorde, car s’Il devait vraiment leur tenir rigueur pour leurs actes, cela ferait bien longtemps qu’Il serait en droit de les punir. Mais, Dieu leur a fixé un terme, et une fois ce terme atteint, plus rien ni personne ne pourra alors empêcher son châtiment de les atteindre.
18:59 Tel fut exactement le sort des cités : Nous les détruisîmes quand il s’avéra qu’elles étaient injustes, et Nous fixâmes à l’avance un rendez-vous à leur destruction.
Le concept de “nations” est quelque chose de récent dans l’échelle du temps. Avant leur apparition, les sociétés étaient organisées autour de plus petites structures, tels les cités et les villages. Mais, les cités ont vécu, car Dieu les a toutes détruites quand il s’avéra qu’elles étaient injustes. Leur destruction ne résulte pas du fruit du hasard ou de la malchance comme le pensent les égarés, mais c’est plutôt là un acte programmé de Dieu. De même, aujourd’hui, lorsqu’une destruction se produit dans le monde, cela n’est pas dû à un malheureux concours de circonstances, mais il faut plutôt y voir le châtiment de Dieu sur les criminels.
18:60 Et rappelle-toi quand Moïse dit à son serviteur : « Je ne m’arrêterai pas avant d’avoir atteint le confluent des deux mers, dussé-je pour cela marcher une éternité. »
18:61 Puis, une fois que tous deux l’eurent atteint, dans un moment d’inattention, ils en oublièrent leur poisson, et celui-ci prit la fuite vers la mer.
18:62 Après l’avoir dépassé, Moïse dit à son serviteur : « Apporte-nous notre déjeuner, le voyage nous a bien éreintés. »
18:63 « Vois-tu quand nous avons pris refuge près du rocher ? Lui rappela ce dernier. C’est là que j’ai oublié le poisson. Et je ne vois que le Diable pour me l’avoir fait oublier. Et de façon surprenante, celui-ci a put rejoindre la mer par lui-même. »
18:64 « C’est le signe que nous attendions ! », s’écria Moïse. Ils firent donc demi-tour, revenant sur leurs traces.
18:65 Ils y trouvèrent alors l’un de nos serviteurs à qui Nous avions accordé une Miséricorde de notre part, et à qui Nous avions enseigné un savoir émanant de Nous.
18:66 « Puis-je t’accompagner afin que tu m’enseignes une part de ce qui t’a été enseigné en termes de guidée ? » Lui demanda Moïse.
18:67 « Tu n’auras pas la patience nécessaire avec moi, lui répondit ce dernier.
18:68 Et comment pourrais-tu bien rester patient avec ce qui échappe à ta connaissance ? »
18:69 Et Moïse d’insister : « Si Dieu le veut, tu me trouveras suffisamment patient, et je ne désobéirai à aucun de tes ordres. »
18:70 « Si tu me suis, lui posa-t-il comme condition, alors ne m’interroge sur rien tant que je n’ai pas abordé le sujet avec toi en premier. »
18:71 Là-dessus, ils se mirent tous deux en route, jusqu’au moment où ils embarquèrent sur un bateau. L’homme y creusa alors une brèche. La réaction de Moïse ne se fit pas attendre : « As-tu creusé cette brèche pour noyer ses occupants ? Ce que tu as fait là est très grave ! »
18:72 « Ne t’avais-je pas prévenu que tu ne pourrais pas avoir la patience nécessaire pour m’accompagner ? » Lui reprocha-t-il.
18:73 « Ne me tiens pas rigueur cette fois-ci pour avoir oublié, s’excusa alors Moïse, et je t’en supplie, fais preuve d’indulgence à mon égard. »
18:74 Là-dessus, ils se remirent en route, jusqu’à ce qu’ils croisent la route d’un garçon. L’homme le tua alors sans aucune raison apparente. Sous le choc, Moïse ne put s’empêcher de réagir : « As-tu tué un être innocent, sans qu’il n’ait tué personne pour autant ? Tu as commis là un acte impardonnable ! »
18:75 Et ce dernier de le rappeler une nouvelle fois à l’ordre : « Ne t’avais-je pas prévenu que tu ne pourrais pas avoir la patience nécessaire pour m’accompagner ? »
18:76 « Dorénavant, si je te pose encore une seule question, tu ne seras alors plus tenu d’accepter ma compagnie. Tu seras en ce qui me concerne tout excusé. »
18:77 Là-dessus, ils se remirent en route, jusqu’à ce qu’ils arrivent à un village. Ils demandèrent alors l’hospitalité à ses habitants, mais ces derniers la leur refusèrent. Par la suite, ils y trouvèrent un mur menaçant de s’effondrer, et l’homme prit l’initiative de le remettre sur pied. Moïse ne put une fois de plus se retenir : « Tu aurais pu, si tu le voulais, demander un salaire pour cela. »
18:78 « Ceci marquera la séparation entre toi et moi, lui annonça-t-il. Maintenant, je vais te donner l’explication de ce sur quoi tu n’as pas su retenir ta patience.
18:79 Pour ce qui est du bateau, il appartenait à de pauvres gens qui travaillaient en mer. J’ai donc voulu le rendre défectueux, car il y avait dans leur sillage un roi qui saisissait tous les bateaux en faisant usage de la force.
18:80 Quant au garçon, ses parents étaient de bons croyants, nous craignîmes alors qu’il ne leur rende la vie trop pénible, du fait qu’il soit un rebelle et un mécréant.
18:81 Nous voulûmes donc que leur Seigneur le leur remplace par un enfant qui soit plus sain et plus soumis.
18:82 Enfin, en ce qui concerne le mur, il appartenait à deux jeunes orphelins du village, et abritait un trésor qui leur était destiné. Et comme leur père était un homme de bien, ton Seigneur a voulu, qu’une fois l’âge adulte atteint, ils puissent récupérer ce trésor. Tout cela n’est dû qu’à la seule Miséricorde de ton Seigneur, quant à moi, je n’ai rien fait de mon propre chef. Voilà donc l’explication de ce sur quoi tu n’as pas su retenir ta patience. »
Ce récit contient de nombreuses leçons à tirer. La première est que la guidée s’obtient seulement de Dieu et qu’elle ne se transmet pas d’une personne à l’autre. Moïse a cru que cet homme pouvait partager avec lui ce que Dieu lui avait enseigné, mais on voit bien que cela est impossible. Le savoir et la guidée ne peuvent s’obtenir que de Dieu directement. Celui qui cherche le savoir et la guidée ne doit donc compter que sur Dieu, et ne pas croire qu’il les obtiendra en prenant d’autres maîtres en dehors de Dieu. En effet, Dieu dit dans un autre verset que ses messagers ne demandent jamais aux autres de les prendre pour maîtres et de devenir leurs disciples, mais plutôt d’être leurs propres maîtres, en devenant les disciples directs de Dieu, et cela, en étudiant par eux-mêmes le Livre et en essayant de le mettre en pratique par leurs propres moyens. Pour ce qui est de la première histoire, celle-ci nous montre qu’un mal peut parfois cacher un bien, et que l’on ne peut pas vraiment connaître la vraie nature des choses, étant donné que nos connaissances sont extrêmement limitées. Dieu Seul sait ce qui est en réalité bien ou mal pour nous, et le croyant doit donc s’efforcer, quoi qu’il arrive, de mettre sa confiance en Dieu. Car, dans tous les cas, de Dieu ne peut venir que le bien, et c’est de nous-mêmes que tout mal vient. Quant au deuxième récit, il nous montre que, s’agissant de ses bons et loyaux serviteurs, la décision de Dieu n’est jamais arrêtée, et qu’il y a donc toujours un espoir pour eux. Enfin, la dernière histoire nous montre que celui qui fait le bien, son bien lui survivra en profitant également à ses descendants. À l’inverse, celui qui fait le mal, une partie de son mal persistera après sa mort et retombera sur ses descendants. Le mystérieux personnage dont il est question dans ces versets semble être le dénommé “Dhul Al-Qarnayn”, étant donné que c’est son nom qui est cité juste après ce récit. Mais, peu importe sa véritable identité, ce que l’on retient surtout, c’est que, somme toute, nous ne savons pas grand-chose, et qu’il nous faut donc mettre notre totale confiance en Dieu, car Lui Seul à la connaissance absolue, et parce qu’Il est le plus miséricordieux des miséricordieux.
18:83 Et ils t’interrogent sur Dhul Al-Qarnayn. Dis : « Je vais vous raconter quelques faits mémorables le concernant. »
18:84 Nous avons affermi sa puissance sur terre et Nous lui avons donné voie sur toute chose.
18:85 Il suivit donc une voie.
18:86 Jusqu’au moment où il atteignit là où le soleil se couche. Il trouva que celui-ci se couchait au niveau d’une source d’eau boueuse près de laquelle vivait un peuple. Nous dîmes : « Ô Dhul Al-Qarnayn, soit tu les châties, soit tu uses de bienveillance à leur égard. »
18:87 « Pour celui qui a été injuste, dit Dhul Al-Qarnayn, nous allons le châtier, puis il sera ramené auprès de son Seigneur, qui lui fera subir un châtiment sans commune mesure.
18:88 Et quant à celui qui a cru et qui a accompli une bonne œuvre de sa vie, celui-là aura la meilleure des récompenses et recevra de notre part un bon traitement. »
18:89 Puis, il suivit une autre voie.
18:90 Jusqu’au moment où il atteignit là où le soleil se lève. Il trouva que celui-ci se lèvait au niveau d’un peuple qui ne dispose de rien pour s’en abriter.
18:91 Nous procéderons de la même manière avec eux, dit-il. Et Nous étions parfaitement informé de ce qu’il avait en tête.
18:92 Puis, il suivit encore une autre voie.
18:93 Jusqu’au moment où il atteignit l’endroit situé entre les deux barrages. Il y trouva alors un peuple qui savait à peine parler le langage des hommes.
18:94 « Ô Dhul Al-Qarnayn, dirent les hommes qui vivaient en leur voisinage, Gog et Magog sèment le chaos et la désolation sur terre. Pouvons-nous te payer un tribut afin que tu ériges un mur de séparation entre nous et eux ? »
18:95 « Le pouvoir que Dieu m’a conféré est infiniment meilleur que tout ce que vous avez à me proposer. Fournissez-moi juste la main d’œuvre nécessaire et je dresserai un dôme entre vous et eux.
18:96 Apportez-moi des blocs de fer. » Leur commanda-t-il. Puis, quand il eut comblé avec l’espace séparant les deux barrages, il dit : « Soufflez ! », jusqu’à ce que le métal entre en fusion, il dit alors : « Apportez-moi du cuivre pour que je le déverse par-dessus. ».
18:97 Et Gog et Magog ne purent ni le franchir ni le percer.
18:98 « Ceci constitue une miséricorde de la part de mon Seigneur, leur déclara-t-il. Mais, quand la promesse de mon Seigneur arrivera à son terme, Il fera en sorte qu’il soit détruit. Et la promesse de mon Seigneur est pure vérité. »
18:99 Et quand ce jour viendra, Nous les autoriserons à déferler les uns sur les autres, tels des flots. Et on soufflera ensuite dans la trompette et Nous les rassemblerons tous.
Dhul Al-Qaranayn est un serviteur de Dieu dont la mission est de mettre en œuvre la punition divine contre les peuples qui lui ont été désignés par Dieu. Dieu lui a donné carte blanche pour opérer sur l’ensemble de la terre, et l’a rendu invincible. Du Couchant au Levant, du Pôle Nord au Pôle Sud, il intervient aux quatre coins du globe pour châtier les criminels, mais aussi pour annoncer la bonne nouvelle aux bons et loyaux serviteurs de Dieu. C’est aussi lui qui a reçu pour ordre d’enfermer Gog et Magog jusqu’à l’approche de l’Heure, ceci, en guise de miséricorde de la part de Dieu. Gog et Magog constituent l’armée de Satan, et celle-ci se compose de tous les damnés de la terre que la mort a déjà frappé, ainsi que de monstres en tous genres, qui sont le résultat de croisements non-autorisés par Dieu, ce qui explique leur apparence hideuse. Gog et Magog sont basés sous la surface de la terre, et l’entrée principale à ce monde souterrain se situe au niveau du Pôle Nord. Cette entrée principale est délimitée par deux immenses barrages, que Gog et Magog avaient autrefois pour habitude de franchir pour venir semer le chaos et la désolation sur terre. Dhul Al-Qarnayn a donc dû construire un dôme par-dessus l’espace qui les sépare pour empêcher ces derniers de sortir. Mais, quand l’Heure sera sur le point de se produire, Dieu les autorisera à revenir à la surface de la terre, et ce jour-là, ils déferleront alors partout sur terre en très grand nombre, se chevauchant les uns les autres, tels des flots. Ils descendront également des hauteurs de toutes les montagnes, car les entrées secondaires à ce monde souterrain sont disséminées un peu partout sur terre dans des endroits situés en altitude, à la fois bien cachés et inaccessibles pour les hommes. La saga “Le Seigneur des Anneaux” reprend leur histoire et nous donne une bonne idée de ce que sont vraiment Gog et Magog. De même, dans “Game Of Thrones”, l’armée des morts-vivants, qui tentent de franchir le mur de glace pour se répandre sur toute la terre et éradiquer tous les hommes qui sont à sa surface, est également une autre représentation d’eux. Le fait que la couche de glace est en train de fondre à vitesse grand V au niveau du Pôle Nord est le signe que Gog et Magog ne vont plus trop tarder à sortir, et c’est donc là un grand signe de l’approche de l’Heure.
18:100 Ce jour-là, Nous présenterons de près l’Enfer aux négateurs.
18:101 Ceux qui sont hermétiques à tout rappel et qui sont en incapacité d’entendre quoi que ce soit.
18:102 Ceux qui ne veulent pas croire, pensent-ils vraiment pouvoir prendre mes serviteurs pour protecteurs en dehors de Moi ? Nous réservons aux négateurs l’Enfer comme séjour.
18:103 Dis : « Voulez-vous que je vous indique ceux qui dans cette vie auront le plus œuvré en vain ?
18:104 Ce sont ceux qui ont fait fausse route, tout en étant persuadés qu’ils étaient sur le droit chemin.
18:105 Ceux-là mêmes qui ont refusé de croire aux signes de leur Seigneur et en leur rencontre avec Lui, rendant ainsi toutes leurs œuvres vaines. Par conséquent, au jour du Jugement Dernier, Nous ne leur accorderons aucun poids.
18:106 Ils ne méritent vraiment que l’Enfer pour ce qu’ils se sont obstinés à refuser de croire, et pour avoir pris mes signes et mes messagers en dérision.
Tous ces gens qui s’obstinent à refuser de croire verront un jour l’Enfer de très près. Aujourd’hui, ils demeurent hermétiques à tout rappel et sont en incapacité d’entendre quoi que ce soit. Les plus grands perdants sur cette terre sont ceux qui ont fait fausse route, tout en étant persuadés qu’ils étaient sur le droit chemin. Parmi eux, on retrouve tous ces sectaires et idolâtres des gens des religions qui prennent des protecteurs et des guides en dehors de Dieu. Tous ces gens auront œuvré en vain, car au jour du Jugement Dernier, Dieu n’accordera aucune valeur à leurs œuvres. Ils ne méritent vraiment que l’Enfer, car ils se sont obstinés à nier sans raison, et ont pris les signes de Dieu et ses messagers en dérision.
18:107 Ceux qui ont cru et qui ont accompli une bonne œuvre de leur vie auront pour lieu de séjour le Paradis Céleste.
18:108 Ils y demeureront pour toujours, sans jamais songer à le quitter.
18:109 Dis : « Si la mer devait servir d’encre pour écrire les Paroles de mon Seigneur, alors la mer s’épuiserait bien avant que les Paroles de mon Seigneur ne s’épuisent, quand bien même Nous en doublerions le volume. »
18:110 Dis : « Je ne suis qu’un simple mortel comme vous, à qui il a été révélé que votre Dieu est un Dieu Unique. Quiconque espère donc rencontrer son Seigneur, qu’il accomplisse une bonne œuvre de sa vie et qu’il ne Lui associe personne dans le culte qu’il Lui voue. »
Dieu pourrait nous fournir des preuves à l’infini, mais ce qui est contenu dans ce Coran suffit amplement. On pourrait même se contenter du seul verset ci-dessus, à savoir que Dieu est un Dieu Unique, et que pour espérer la bonne fin auprès de Lui, il faut mener une vie droite et ne Lui associer personne dans le culte qu’on Lui voue. La voie droite de Dieu est d’une extrême simplicité, pourtant, la plupart des gens n’en veulent pas, car ils préfèrent suivre leurs propres envies.